Une journée en bus au Laos.

Cette journée mérite bien un article à elle seule vous allez très vite découvrir pourquoi. Si vous arrivez à suivre et à aller au bout de cet article chapeau !

Tout d’abord remettons le décor en place. Accompagnés de nos 4 amis cyclos, Tom, Jo, Valentin et Charles nous avons décidé de prendre un bus pour remonter le Laos et éviter le centre, qui a cet période de l’année est un désert car c’est en saison sèche. Nous avions déjà pu admirer ces paysages au Cambodge. Cette avancée de 530 km en bus nous permet aussi d’arriver dans le nord et donc faire un peu de montagne pour rejoindre le Vietnam. Cela en valait la peine d’ailleurs car nous avons pu profiter un peu plus des superbes paysages montagnards du Laos sans se presser.

Pour en revenir à nos moutons nous prenons donc le bus le matin du 21 avril à 8h30. Nous embarquons pour 10 h de bus.

J’allais oublier nous disons au revoir à notre camarade de route Bertrand qui a décidé de faire la remontée du Laos en vélo pour ensuite aller en Thaïlande.

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Photo prise par Bertrand Dejean de « A slice of life »

« Mauvaise langue, nous partons à l’heure. Comment ca on s’arrête déjà ?! On a fait 50 mètres. Ah le chauffeur et ses collègues vont resserrer les boulons de la roue arrière droite. Ça commence bien !

Ne vous inquiétez il y aura plus tard 3 arrêts garage et un changement de roue.
Finalement nous repartons.

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Ah Bin non 20 mètres plus loin toujours la même roue mais il semblerait que c’est l’axe qui ait un problème. Va-t-on sortir vivant de ce trajet ? Je me le demande.
Je vous présente l’équipe laotienne du bus, oui oui ils sont plusieurs. Un premier chauffeur et un seconde la . Deux chauffeurs, normal me direz vous pour un si long trajet mais avec ces deux nous avons un mécano, il vaut mieux finalement. Il aide à porter les bagages et à tout installer sur le toit aussi. Et une madame qui elle on ne sait pas trop à quoi elle sert à part arrêter le bus assez souvent pour faire ses courses.

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Apres bien sûr il faut s’arrêter pour déposer les gens chez eux et en prendre d’autres sur la route.
Nous passons dans le centre de la ville de Pakse, c’est à dire que nous sommes parti de Salavane pour redescendre sur Pakse pour enfin remonter vers le nord. Comment dire nous avons fait 115kms pour rien, ah si pour déposer une cinquantaine de ventilateurs et de gros sachets d’habits destinés à un commerce dans cette ville.

Bon allez cette fois-ci c’est la bonne moins d’arrêts la route est meilleure et plus grande. On se remotive même si géographiquement nous n’avons pas avancé et nous avons mis plus de trois heures pour faire une centaine de kms.
15 kms pause midi, bon je ne jette pas la pierre c’est normal mais celle-ci est express.

Nous roulons, enfin un peu le temps de faire une petite sieste.

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Mais qui voyons nous sur la route ! Notre ami Bertrand ! Il fait du stop finalement la route est barbante et il fait trop chaud nous dira t’il quelques mètres plus loin car oui un bus s’est arrêté pour lui. Dommage à quelque minutes près il était dans notre bus. Nous le revoyons donc à la pause générale de tous les bus. Ils ne nous a pas vu nous lui faisons donc la surprise en lui rendant visite dans son bus. C’est là qu’il nous explique qu’il a tenté le stop car la route était ennuyeuse. Quelle chance son bus est climatisé !
Tous les bus repartent mais pas le nôtre, étrange plein de choses s’agglutinent autour et que voyons nous toutes nos affaires sorties de la soute ! Nous regardons donc si tout est là sans comprendre ce qu’il se passe. Nous avions mis nos affaires en vrac pensant qu’elles allaient rester au même endroit tout le long du trajet ! Loupé ! Bon sacoches là, tendeurs bâche sangles, là, drapeau français disparu et bonhomme Michelin aussi !
Drapeau français récupéré dans la soute de justesse ! Pourquoi de justesse ? Parce que le clou du spectacle arrive ! Tadadada… Les soutes du bus se transforment en porcherie ! Des dizaines de cochons et porcelets sont balancés violemment dans les soutes. Cela nous vaudra de charmantes odeurs et bruits stridents plus tard.
Mais il manque encore quelque chose ! Notre révolution, c’est à dire baton de bambous qui servait de béquille à notre vélo. Ah Bin non il est la quelqu’un est en train de le couper en deux à la machette pour l’utiliser comme barrière pour ses cochons.
On rajoute à ça quelques sacs de charbon (une cinquantaine) sont chargés dans le bus ( ils occupent toute l’allée ) et nous repartons.
Michelin a réaparu ! Le chauffeur jouait gentillement avec et se demandait où il pourrait bien l’accrocher sur son bus.

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Apres cet arrêt nous sommes tous sur le cul, excusez moi cette expression mais nous ne sommes même pas à la moitié de notre trajet. Nous avons peur pour la suite des événements. Cette pause était longue, il y avait de tout : de quoi manger, boire… Mais nous arrivons tout de même à faire une pause 3 kms plus loin (ce n’est pas une blague) pour que madame du bus fasse les courses pour l’équipe et aille aider une copine à tisser des paniers. Nous avons dû aller la chercher quand même pour lui dire que ce serait bien de repartir.

Ahhh la nuit arrive nous espérons que ce soit plus calme. Je vais abréger tout de même :
Un arrêt pour récupérer une fille alcoolisée au bord de la route, un deuxième pour la déposer en boite de nuit.
Un deuxième arrêt un peu plus long car le bus a de nouveau des petits soucis, cette fois-ci moteur, enfin bon on ne saura jamais, même eux on se demande si ils savent. Cet arrêt nous a valu une sieste à la belle étoile sur une bâche et un spectacle assez intéressant. Qui est celui d’un défilé de bus qui s’arrêtent par solidarité pour venir aider. Donc à la fin il n’y a plus deux personnes autour du moteur mais 20 et chacun donne son avis. Cela commence quand même à faire long, les femmes et les enfants ont le droit de monter dans un autre bus pour aller plus vite. Cela n’annonce rien qui vaille, de plus le plus jeune chauffeur emprunte le scooter de la voisine et part dans la nuit sombre je ne sais où sûrement pour ramener une pièce pour réparer.

Bon allez troisième et dernier arrêt avant d’arriver ( enfin il y en a peut être eu d’autre mais je dormais). On a failli mourir asphyxié, d’ailleurs l’odeur de pot d’échappement m’a réveillé. Pause sur un parking, porte ouverte avec l’arrière d’un autre bus moteur allumée a quelques centimètres de la porte de notre bus.

Ah Bin non j’oubliais j’ai du aussi réveiller les gars avant d’arriver parce que d’après le chauffeur nos affaires bougeaient trop sur le toit donc il fallait les descendre dans le bus.

Heure d’arrivée 3 h du matin enfin ! Chouette heure pour trouver un campement ou une guesthouse sachant qu’on devait arriver à 18 h la veille.
Veuillez nous excuser pour le peu de photos sur cet article mais nous avons été surpris par tous ces événements.
Malgré tout on s’en sort bien, pas de casse ni de perte et nous sommes tout de même arrivés à bon port !

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7 Comments

  1. Nadine

    AH la la !!! j’ai cru revivre mon périple en bus de l’an dernier . Moi aussi à vélo au Laos j’ai décidé de faire le trajet de Pakse vers les 4000 Iles. Mais j’ai finis par faire du stop avec d’autre voyageurs embarqués dans la même galère. J’en garde de bon souvenirs malgré tout.
    Bon voyage

  2. SCHNEIDER Lucie

    Quelle aventure! Je suis votre périple depuis le début avec beaucoup d’admiration. Chapeau! Vous devez avoir une sacrée condition physique.
    Une bise tout particulièrement à Aude.

  3. bmw:-)

    QUELLE AVENTURE !!!
    Votre retour en Europe va vous paraître monotone !
    Quoique ???

  4. Que de péripéties !
    On attend avec impatience la suite des aventures…

  5. kugel

    J’ai lu votre texte d’une traite ! Je ne voulais pas en perdre une miette… hilare dans le métro….

    C’est aussi cela les voyages. Découvrir qu’il y a d’autres dimensions, d’autres valeurs, … Le temps ne compte pas, le temps n’est pas de l’argent, … Il y a, la solidarité, l’entraide, ….

    Bref, vous êtes arrivés, c’est l’essentiel 

  6. den brhou

    Ca devait être  » agréable  » les sièges en plastique dans un bus non climatisé !!!

  7. den brhou

    Avec autant de suspense, on a vraiment envie de lire jusqu’au bout et de savoir comment le voyage s’est terminé.
    Heureusement, à bon port.

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