Nous étions toujours 7 cyclos lorsque nous avons commencé notre traversée du Laos, du sud au nord pour rejoindre le Vietnam sauf Bertrand qui nous quittera un peu plus tôt pour rejoindre la Thaïlande.
Quant au reste du groupe l’objectif est de poursuivre jusqu’au Vietnam pour une séparation à Hanoï.
Le Cambodge nous avait assomé par sa chaleur et son aspect fort désertique. Nous avions donc hâte de traverser la frontière pour arriver en terre Laotienne d’autant plus que très vite nous prévoyons d’arriver dans la très réputée région des 4000 îles. Un archipel fluvial du Mékong dans la province de Champasak au sud du Laos.
Ces nombreuses îles, en fait quelques centaines à cet endroit où le Mékong fait environ 10 km de large, sont pour la plupart petites et inhabitées, mais la plus importante mesure quand même 18 km de long sur 4 km de large et possède un village de paysans, des cultures ET bien évidemment bon nombres d’infrastructures touristiques dont nous allons profiter pendant quelques jours ! Peut -être pour se donner bonne conscience on se rassure en se disant que ce ne sont « que » des petits hôtels de pleins pieds, bungalows ou de simples chambres aménagées dans ce qui était auparavant des maisons de locaux dont une bonne partie vit maintenant du tourisme…
C’est après un passage de frontière Cambodge/Laos quelque peu délicat, car l’administration corrompue nous a réclamé 2$ « officiel que tout le monde paye » pour récupérer notre laisser passer ! Après 2 heures d’attente, à force de détermination et de solidarité nous sommes parvenus à récupérer nos visas SANS payer !
Nous oublions vite cet épisode après les quelques dizaines de kilomètres qui nous séparent du port d’où nous embarquerons sur des pirogues chargées de tout notre barda et ainsi rejoindre l’île Don Det puis l’île Don Khon où nous avons rendez vous avec la famille Langlo des amis des Voyageurs Vagabonds que nous avions rencontrés à Bangkok.
Nous crècherons dans le même hôtel ce sera plus facile pour faire une fameuse soirée crêpe au réchaud pour 12 cyclos !
Quelques jours de repos seront nécessaires pour profiter de ces îles et de leurs cascades mais aussi pour ne rien faire !
Il nous faudra une journée 3 bateaux et 40 km pour rejoindre la rive droite du Mékong et quitter ce labyrinthe d’îles à jongler entre sentiers au milieu des authentiques villages et rizières bientôt prêtes pour la récolte…
C’est encore le Mékong qui sera notre plus fidèle partenaire pendant ces 2 jours. Nous en profiterons sous tout ses aspects, que ce soit pour ses paysages, son eau (douches, hydratation, eau des pâtes !) mais aussi de bien jolies places pour planter la tente.
Nous sommes désormais à Pakse ville étape où nous étions censés faire nos visas Vietnamiens avec Tom. C’était sans compter sur le nouvel an Laotien appelé aussi fête de l’eau pour l’arrivée des moussons !! Nous étions au courant de cet événement National mais un peu naïfs, on avait omis que l’ambassade pourrait être fermée… Tant pis pour nous !
En attendant profitons de cette belle fête qui est complètement inédite pour nous ! Pour faire simple, tout le monde sort dans la rue avec tout ce qui est bon pour arroser son voisin ! Ca va de la simple bouteille d’eau au pick up ou camions armés de barils d’eau avec beaucoup de monde dans la benne pour arroser les passants, il y a aussi les commerces qui sortent les tuyaux d’arrosage ou encore des brumisateurs installés un peu partout dans la ville ! Bref de quoi être mouillé non stop et attraper la crève par plus de 30°.
Cette fête dure 6 jours, nous avons donc pu aussi en profiter lorsque nous avons repris le vélo. Cela était très agréable lorsqu’en plein effort nous recevions de l’eau pour nous rafraîchir. De plus la suite de notre itinéraire pour arriver dans les Bolovens était 50 km d’ascension (pente douce tout de même ) pour arriver sur le plateau de Paklong à 1300 m d’altitude. Nous avons trouvé notre bivouac à la tombée de la nuit et nous avons même eu un peu froid ! L’air est plus frais en altitude et nous étions trempés.
Le plateau des Bolovens est connu pour ses cascades et sa faune très dense c’est pourquoi nous avions décidé d’y faire un tour. Malheureusement cela est devenu très touristique. La famille Langlo nous avait prévenu que toute les cascades étaient payantes et qu’il fallait même payer pour garer son vélo (aussi cher qu’un scooter et pas de prix de groupe ! ). Nous nous sommes donc limités à un seul endroit mais il y avait 5 cascades pour le prix d’une ! L’endroit était sublime et très bien conservé ! Nous n’avons malheureusement pas pu y planter la tente.
Très vite nous quittons les beaux paysages et la bonne humeur de la fête de l’eau. Nous sommes de plus en plus livré à nous même face à des paysages tout aussi désertiques les uns que les autres traversant le plus souvent des petites villes ou villages eux même traversés par une unique route laissant place à quelques échoppes ressemblant le plus souvent à des maisons ouvertes sur rue où habite le plus souvent plusieurs générations.
Ceci nous remémore les moments difficiles du Cambodge raison pour laquelle nous prenons la décision collégiale de prendre un bus, et quel bus !
Nous arrivons à Paksane à 3h du matin. Après un jour de repos nous partons donc à l’assault des montagnes laotiennes. Nous avons hâte de découvrir ces paysages montagneux. Le premier jour se passe très bien nous n’avons pas beaucoup de dénivelé positif. Les trois jours suivant nous tentons le stop, la route n’est pas en très bon état. Nous appèlerons ceci des montagnes à l’asiatique, de plus ils ne pensent pas que des vélos vont passer par là et que tant que les camions peuvent grimper c’est bon, de ce fait le pourcentage est aléatoire. Tout ceci rend le trajet très difficile pour nous. C’est après une journée rondement menée que dans un joli village muché entre deux montagnes, nous trouvons rapidement un endroit rêvé pour planter la tente. Tout est parfait, il fait beau, c’est en bord de rivère et en contre bas du village, avec un petit marché tout proche. Sauf que… à la nuit tombée, vers 19h alors que tout le monde rentre dans sa tente après une dernière baignade pour s’endormir au frais, une paire de lampes torche vient éclairer nos tentes. Ce sont deux commissaires de police qui choisissent de nous interdire de dormir là pour notre sécurité ! Nous tentons de les convaincre mais rien y fait, nous sommes contraints de tout remballer, un vrai plaisir ! Par chance ce n’est pas une blague et ces messieurs qui ne nous veulent que du bien nous emmènent bien gentillement dans une salle de classe municipale non loin d’ici qui nous servira de dortoir cette nuit. Nous attendons patiemment la fin d’un cour de danse de sympathique jeunes filles un peu intimidées par notre présence !
Pour en revenir au stop, il a fonctionné à chaque fois nous avons tout de même réussi le dernier jour de stop à être tous les 6 dans le même véhicule, la première fois dans la benne d’un petit camion et la seconde dans un pick-up en édifiant une pyramide de vélos dans la benne de celui-ci. 4 sur la banquette arrière et 2 dans la benne avec les vélos.
C’est après cette belle épopée véhiculée que nous atteignons la ville de Sam Nua où nous découvrons avec plaisir un magnifique et surprenant marché dans lequel nous prenons plaisir à déambuler pendant notre jour de repos.
Nous apprécions nos derniers jours au Laos. Nous découvrons beaucoup de rizières vertes et sillonnons entre des montagnes « caillou » qui surgissent du sol de nul part. Le dernier soir avant le passage du Laos au Vietnam nous dormons dans une grotte.
Le jour du passage frontière se tire en longueur Valentin subi une crevaison sans fin, son pneu ayant explosé par surprise la veille nous devons nous arrêter souvent pour qu’il puisse regonfler et réparer sa chambre à air. Puis les choses rentrent de l’ordre, nous approchons des terres vietnamiennes. Le temps de partager un dernier repas Laotien avant de passer la frontière Vietnamienne non corrompue cette fois-ci ! Simplement on nous demandera de passer nos bagages au scanner. On apprendra par la suite qu’il aurait quelques soucis de transfert de drogues …
La passion du voyage n’étant pas une drogue reconnue par les autorités, nous passons sans encombre et profitons dès les premiers mètres d’une route flambant neuve sillonnant entre les montagnes recouvertes de bambous. Nous ne croisons malheureusement pas de panda !!
veronique doerr
Vos photos sont vraiment MAGNIFIQUES. On voit que quelque soit le pays, les enfants s’amusent tous de la même manière.
Bonne continuation en Europe
Véro et le Chat
Annie
Des aventures toujours riches en rebondissements. Merci de partager ces moments avec nous, nous voyageons à travers vos récits sans les efforts et la chaleur accablante.
Christine Ozeel
Très enrichissant . Toujours aussi agréable de vous lire. Très belles photos !