La route vers le Cambodge

–  09/03/16 – Bangkok –

Nous récupérons notre barda et prenons la route de l’est tout droit vers le Cambodge, nous passerons la frontière dans 400 kms mais la Thaïlande nous réserve encore quelques surprises !

A commencer par la sortie de Bangkok qui nous donne du fil à retordre. Il nous faudra deux jours pour retrouver des routes plus calmes et sans bouchons. A la fin de cette première journée nous passons notre première nuit dans un temple sous la tente. Après une heure à essuyer plusieurs échecs pour trouver un endroit où dormir nous passons comme par enchantement devant ce temple qui nous tend les bras ! Très vite, après avoir eu l’accord pour poser notre tente, des moines nous ramènent successivement de l’eau et de la nourriture et encore à boire… Mais c’est génial ! Il paraîtrait que ce serait une manière de « recycler » les innombrables offrandes reçues dans la journée. Et en guise de dessert, la visite d’un charmant Monsieur sortant de nulle part, pas très souriant, et un peu malodorant il faut bien le dire…qui nous fait comprendre qu’il aimerait bien qu’on lui donne un peu d’argent. Il insiste, alors nous lui donnons ce qu’il nous reste sur la table en nourriture mais pas d’argent. Pas très rassurante cette visite, mais sans conséquence.

Nous nous rapprochons doucement du Cambodge, et les journées commencent à se ressembler dans cette région de la Thaïlande. De longues routes bien droites, ponctuées de villes ou villages pas très vivants où s’enchaînent logements, quelques hôtels et marchands, un ou deux 7 Eleven (supérette) le tout bien calme et bien triste après le couché du soleil (18h). Ça c’est ce que l’on voit, maintenant il y a notre vécu qui heureusement et plus divertissant, grâce aux quelques rencontres qui viennent comme d’habitude égayer et pimenter notre voyage, car c’est finalement ça qui reste le plus souvent, les gens, les rencontres, le vécu … Nous pensons au fantasque Prin qui nous héberge dans sa jolie maison le long de cette route nationale 344 qui nous mènera jusqu’au Cambodge. Au début nous pensions qu’il tenait une auberge, c’était en fait ce qu’on appellerait un café en Europe. Puis heureux de notre visite et content de rencontrer des cyclo-touristes français Prin nous fait visiter sa maison et prend plaisir à nous montrer sa belle Citroën DS dépourvue de moteur dans le fond de son garage ! Sans parler de son beau vélo de course Peugeot dont il semble être si fier ! Après quelques bières et fruits partagés avec son ami, Prin nous cuisinera un bon petit plat à base de ce délicieux légume, le butternut !

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Et que dire du petit déjeuner du lendemain matin préparé par sa femme avec qui nous aurions aimée faire plus ample connaissance…

Et puis de temps en temps il y a les mauvaises surprises ! Tout aussi hasardeuses que les bonnes mais moins réjouissantes… On vous avait déjà parlé de la saleté en Asie et bien voilà un bien triste exemple qui vient parfaitement illustrer qu’il y a encore du chemin à faire en terme de gestion des déchets. C’est sans trop savoir pourquoi, que nous décidons de faire un détour pour aller voir la mer et peut être faire une petite pause sur une plage. Plutôt alléchant comme programme me direz vous !? C’est vrai, ce qui l’est moins, c’est la décharge à ciel ouvert de plusieurs hectares située à quelques centaines de mètres d’une plage de sable blanc. Inutile de préciser que l’odeur et les mouches ne manquent pas à ce désastre !

Une autre très surprenante rencontre, celle de Manop et Suganya sa femme, sa famille et aussi ses amis ! Quand Manop nous a interpellés nous avions finis notre journée et la tente était déjà plantée, nous étions même douchés ! L’heure était à la promenade et à la recherche du repas du soir dans la seule ruelle du coin, une sorte de mini village bien vivant en maisons sur pilotis. Ce genre d’endroit où les « étrangers » ne passent pas inaperçus !

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Au bout de quelques minutes ce Monsieur Manop en question accompagné de ses amis nous saluent et nous font signe de les rejoindre, après un long moment d’hésitation par peur du « traquenard », nous acceptons et nous joignons à eux. On ne s’était pas trompé, c’est bien l’heure de l’apéro ! Nous voilà à table entourés de tout ces sourires, un verre de whisky/glace/eau pétillante et des assiettes remplies de bonnes choses ! Ceci est bien un traquenard mais un traquenard honnête et heureux. C’est notre dernière soirée en Thailande, difficile de faire mieux pour fêter ça !

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Pourquoi une telle invitation si imprévisible et généreuse ?

Mais très vite nous vient à nouveau cette question ? Pourquoi ? Pourquoi une telle invitation si imprévisible et généreuse soit elle ! Qu’est ce qui nous a conduit ici alors que rien ne semblait nous attirer dans cet endroit et que nous ne parlons presque pas la même langue. Et pourquoi nous finirons par ramener nos affaires et dormir sur sa terrasse, manger un petit déjeuner de roi et finir par les quitter avec émotion ? Nous n’avons pas encore la réponse, peut-être parce que l’on manque un peu de recul pour le moment et peut-être aussi que plutôt de chercher à comprendre nous préférons profiter de ces bons moments de partage qui rendent nos journées si imprévisibles et notre voyage unique.

C’était la minute philosophie !

Nous reprenons la route l’esprit léger et puis….kricroccrokrrreee. Un bruit à l’arrière du vélo, qui traîne depuis quelques jours, vient tâcher le tableau ! Cette fois il faut qu’on trouve quelqu’un pour réparer, on va tenter notre chance dans la prochaine ville qui sera la dernière ville thaïlandaise avant la frontière. Et là, presque trop facile, on s’arrête devant le premier réparateur de scooters/vélo qui s’arrête de travailler pour nous prendre en charge. En moins d’une heure ce monsieur a identifié le problème, démonté ce qu’il y avait à démonter, pris son scooter pour aller chercher la pièce remonter l’ensemble et le tout avec le sourire ! Le meilleur service client de toute notre vie !

Cette fois c’est bon, direction la frontière Thailande/Cambodge à moins de 15kms droit devant nous pour rejoindre nos amis cyclo-touristes avec qui nous affronterons la jungle Cambodgienne de Cardamome…