Fameuse descente

Après une dizaine de jours de « vacances vélo » en compagnie des parents de Aude, aujourd’hui 21 mai l’aventure reprend son court.
Non commençons par prendre un train de nuit pour avancer de 500 kms sinon nous n’aurons jamais le temps d’être à Ho chi Minh à l’heure. A l’heure ? oui oui le 16 juin nous prenons l’avion pour Stockholm. Nous avons hâte de descendre le Vietnam à vélo après tout ce que l’on a appris durant nos 10 jours de break. Nous avions un guide francophone qui nous a fait découvrir le Vietnam et nous pouvions lui poser plein de questions et apprendre un peu de vietnamien (très utile car finalement ils ne parlent pas plus anglais ou français que les autres pays précédents). Grâce à Haï, notre guide, nous avons aussi pu être renseigné sur l’itinéraire à suivre pour cette petite descente, les coins sympas…
On a de même, hâte d’arriver en Suède car la chaleur et l’humidité commencent à nous fatiguer.

Nous quittons donc Hanoï en train pour arriver le lendemain à Dong Hoi, nous avons été obligés de prendre un train de nuit car le vélo n’était pas accepté dans les trains en journée. Pour ce faire, cette fois-ci la tâche était facile, nous avons eu la chance d’avoir l’aide d’un local, il a commandé les billets pour nous, s’est renseigné pour le vélo et nous a même accompagné à la gare pour régler les derniers détails.

Après une petite nuit nous arrivons à destination nous allons voir un contrôleur pour récupérer le vélo car nous ne voyons rien sortir du train. Pour finir 3 hommes passent devant nous avec le vélo mais nous ne pouvons pas le récupérer tout de suite. Nous comprendrons plus tard pourquoi lorsqu’ils nous demandent de payer la « main d’oeuvre » du trajet train-entrepôt que nous réussissons à ne pas payer pour finir.
Après cette nuit difficile nous décidons de nous reposer dans un hôtel afin de repartir le lendemain en forme.

Nous découvrons encore tellement de nouvelles choses. Lors de notre route vers la capitale économique du pays nous allons très souvent camper, en bord de mer ou de rivière toujours accompagnés de beaux paysages parfois désertiques mais plus souvent verts. Un vert particulier celui des rizières florissantes un peu partout. Depuis que l’on a repris la route à vélo nous retrouvons des locaux très sympathiques et honnêtes ! Certains viennent juste dire bonjour mais d’autres t’offrent à boire… Nous apprécions aussi les pauses cafés glacés ou smoothies sous cette chaleur, il fait plus de 45 degrés tous les jours. Physiquement c’est parfois difficile, une fatigue souvent imperceptible et indescriptible et quelques fois des irritations provoquées par l’humidité et/ou des vêtements sales. De plus Aude souffre d’allergies probablement du à la combinaison du soleil et de l’effort.

Certaines pauses de midi nous avons des surprises. Souvent lorsque l’on s’arrête en campagne le restaurant ne fait que des spécialités locales. Vous me direz c’est un bon moyen de découvrir de nouvelles saveurs ! La communication étant difficile et les personnes semblant très gentils pour ne pas les froisser nous acceptons ce qu’ils nous proposent et montrent sur le menu même si la photo est non identifiable. Le plus souvent cela se finit soit en addition plus salée que les autres ou encore un plat que l’on ne peut pas manger comme l’exemple qui suit. Ce plat ressemblait à première vue à un gaspacho accompagné de galettes de riz. Cela s’est avéré être des tripes baignant dans une marinade de sang coagulé de plus le plat était épicé. Le patron du restaurant très gentil nous observe, il voit que nous ne mangeons pas beaucoup du coup il nous apporte une plâtrée de nouilles de riz avec de la sauce soja !

Nous avons encore pu admirer la générosité des vietnamiens. Après la rencontre de Tahn qui parle un peu français et avec lequel nous avons pris le gouter dans son magasin nous partons à la recherche de notre bivouac.

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Nous devions dormir en forêt mais le chemin était peu praticable à vélo. Nous nous étions alors tourné vers les temples mais nous n’avons pas eu le droit, tout le monde nous indique que l’hôtel le plus proche est à 10 kms dans le mauvais sens.

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Pour finir nous rencontrons plusieurs dames dans la rues qui rigolent lorsque l’on prononce le bonjour vietnamien mais qui malgré reste autour de nous, curieuses de notre présence et qui semblent vouloir nous aider. Nous nous retrouvons à dormir dans la maison familial d’une d’elle ! Elles ne veulent pas qu’on monte la tente à cause des moustiques ( qui nous protège très bien des moustiques !) donc nous avons même un lit (avec une moustiquaire trouée !)
dans la pièce principale dédié aux ancêtres. Le soir nous mangeons le diner avec toute la famille c’est la fille qui a cuisiné, c’est succulent. Nous partageons le thé avec le père de la famille et proposons des gâteaux aux plus jeunes. C’est agréable de manger en compagnie de notre hôte, nous avions l’habitude lorsque nous dormions chez des locaux en Asie de manger à part avant la famille. C’était comme cela en Thaïlande, ils préparent d’abord à manger pour les invités puis c’est à leur tour de manger.

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On nous avait beaucoup parlé des villes de Hué et Hoi An c’est donc dans celles-ci que nous nous accordons des jours de pause. La première est l’ancienne capitale nous avons pu y découvrir l’ancienne cité impériale très bien conservée malgré les guerres et nous régaler avec la spécialité de Hué des sortes de « pancakes » garnis de viande et/ou de crevettes, agrémentés de pouces de soja et autres herbes fraiches, accompagnés d’une sauce à la cacahuète très bonne. Nous avons aussi pu voir le pont Truong Tiên construit par Gustave Eiffel et un complexe sportif construit par les français sous la colonisation.

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La route pour Hoi An n’est pas très agréable, nous prenons la grosse route, de ce fait nous subissons les klaxons incessants de tout le monde pour tout et n’importe quoi. Nous passons Da Nang une ville très touristique et en pleine expansion, pas très intéressante pour nous en somme. Puis après avoir traversé un immense cimetière, un cour d’eau et des nouvelles villes où des maisons tubes surgissent du sol d’un grand désert nous en avons marre et décidons de nous arrêter à 13 kms d’Hoi An.

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Nous trouvons une rivière paisible qui sera parfaite pour notre bivouac. Malheureusement il commence à pleuvoir, nous avons quand même eu le temps de nous « doucher » dans le lit de la rivière. En attendant que ça passe nous allons nous abriter dans un cafe de l’autre coté d’un pont. Nous sommes accueillis dans la joie et la bonne humeur nous avons l’impression d’être célèbres, c’est l’heure de l’apéro et du diner pour les locaux, tout le monde veut trinquer avec nous et nous offrir à boire. Sans comprendre n’ayant commandé qu’une seule bière, un plat de coquillages arrive à notre table (un voisin de table nous mime qu’ils sont pêchés dans la rivière voisine), c’est très bon. La pluie s’est arrêté nous décidons donc d’aller planter la tente mais nous sommes invités au repas de famille. S’en suivent beaucoup de bières et nous avons le droit de manger leur reste. Plus tard ils se battront pour savoir chez qui on va dormir. Chose faite nous dormons chez l’un des fils du padre de la table. Arrivés sur place l’ambiance est bizarre, ils veulent rester entre homme, ils ont un coup dans le nez et deviennent tous très machos. Il force la fille de la famille à me montrer où dormir et me demande si je suis fatiguée. Baptiste réussira à s’extirper du groupe un peu plus tard après quelques bières supplémentaires. Cela ne peut pas être une réussite à chaque fois ! Nous partons tôt le lendemain matin pour Hoi An.

A Hoi An nous décidons de prendre quelques jours de repos. Nous en avons besoin. Eh oui nous sortons de 10 jours de vacances mais elles étaient très activiste, la reprise du vélo est douloureuse, peut être aussi que l’on a envie de se reposer à deux. Après deux mois à 7 et une dizaines de jours à 4 à revoir des têtes connues nous avons besoin de nous réadapter. Ce fut des moments forts de l’aventure.

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Par ailleurs Hoi An nous a séduite, c’est une ville touristique certes mais très bien conservée. L’ancien quartier a des allures de passé colonial avec ses maisons couleur ocre et hibiscus rouges pendus au balcon. Nous y restons donc du 29 mai au 3 juin. Nous profitons d’une d’abord d’une auberge de jeunesse dans le centre avec une piscine. Puis nous déménageons pour les deux dernières nuits dans un bungalow privé où nous pourrons vivre un semblant de quotidien (finalement c’est peut-être ça qui nous manque), c’est à dire cuisiner ! C’est aussi l’anniversaire de Aude c’est pourquoi nous faisons une pause et profitons du dernier endroit que nous avons trouver.

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Je tiens à raconter une journée que l’on appellera « BONUS », la journée du 3 juin. Pourtant celle-ci a commencé difficilement car le bon état de la route n’était pas au rendez-vous et qu’il faisait 48 degrés. Mais finalement l’état de la route s’améliore et les paysages nous enchantent. Nous nous arrêtons pour observer une femme qui égraine le riz avec une machine encore manuelle. Puis d’un naturel elle nous invite chez elle pour nous rafraichir avec un verre d’eau. Comme souvent elle téléphone à quelqu’un qui parle anglais afin de pouvoir communiquer avec nous, cette personne nous apprend que Thao nous invite a rester manger le repas de midi. Nous restons donc et remercions Thao pour cette invitation. Nous repartons donc gaiement sur cette petite route de campagne pleine de surprise au milieu des rizières et aussi surpris par la bonté et générosité de certaines personnes.

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Nous arrivons assez tôt à notre objectif du jour Tam Ky. Il est 14h nous faisons une petite pause café avant de trouver où dormir. La pause s’allonge car la patronne du café s’est installée à notre table et pose plein de questions, se lance dans des monologues qui demandent certainement des réponses mais malheureusement nous ne comprenons rien ! C’est dommage cette madame avait l’air d’avoir beaucoup de choses à dire ! Nous essayons tant bien que mal de lui demander où nous pouvons dormir cette nuit en lui montrant la photo de la tente. Elle ne peut malheureusement pas nous héberger. L’heure tourne nous ne savons toujours pas ou dormir nous décidons donc de partir. Lors de l’addition après avoir accepté et rangé sa liasse elle insiste pour nous rendre nos sous !! Et quelques minutes après, nous donne le triple en monnaie pour qu’on puisse payer notre nuit !! Décidément cette journée n’est à plus rien comprendre et ce n’est pas fini ! Nous allons voir le stade de la ville pour demander pour une douche. Il y a un match qui se dispute, ça nous a l’air d’être une grosse équipe en match de sélection. Un joueur étranger vient à notre rencontre, grâce à lui nous avons pu demander une douche, on nous ouvre donc des vestiaires pour l’occasion.

Ensuite nous nous dirigeons vers la rivière ou nous pensions planter la tente mais il n’y a malheureusement pas d’accès. La nuit commence à tomber et sur le retour vers la ville pour trouver un hôtel nous voyons une église et nous rappelons que notre ami Bertrand l’avais déjà tenté et que cela avait marché. Nous allons donc voir, a première vu il n’y a personne. Derrière il y a un couvent, une des soeur parle parfaitement anglais et nous dit qu’il faut demander au pasteur. Nous attendons le pasteur quelques dizaines de minutes, celui ci parlent français et anglais, il nous offre le logis ! Nous nous retrouvons avec une chambre climatisée et salle de bain pour gratuit. Financièrement nous terminons la journée en positif . Cette journée est à graver dans les annales !

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Aujourd’hui 6 juin nous dormons dans une école mais cela était mal parti. Nous sommes arrivés tôt à Châu Trûc, l’enceinte d’une école était ouverte mais c’est les vacances scolaires donc il n’y a personne. Nous nous sommes donc posé là pour l’après midi pensant plus tard poser la tente dans la cour. Nous profitons des douches et des bancs pour se reposer un peu. Une dame vient nous voir en « disant » que cela ferme à 19h. Nous sommes dans l’embarras car un orage se prépare et il est difficile de nous faire comprendre pour dormir dans l’enceinte mais elle a l’air de refuser. Cette dame revient nous voir pour nous ouvrir une salle de classe pour qu’on se mette à l’abris et que l’on fasse une sieste, donc on comprend une fois de plus qu’elle veut qu’on parte vers 19h. Mais nous trouvons qu’elle se donne beaucoup de mal juste pour une sieste, elle nous ramène des coussins de chez elle (juste à côté) et une natte puis rassemble les tables de classe pour créer un lit. Pour finir l’orage éclate et le mari de la dame vient à 19 h pour fermer l’école et nous invite à manger chez eux. C’est la que nous comprenons qu’il est gardien de nuit et elle femme d’entretien, et que nous pouvons rester dans la salle de classe pour la nuit. En prime nous passons un diner convivial en leur compagnie ainsi que leur fils que nous reconnaissons, il a passé son après-midi à nous observer avec un ami. Il faut savoir que lorsque l’on est chez des locaux nous nous exprimons par des gestes, des images, mais cela rend les choses très simples et l’atmosphère est différente mais souvent très agréable et paisible.

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Encore des surprises toujours des surprises la soirée de la journée du 8 juin, temple en vue ! Nous quittons la grosse route pour se faufiler dans les ruelles d’un petit village au bord de cette route. Le temple nous refuse l’hospitalité pour la nuit nous tentons une maison avec un jardin. Le plus jeune de la famille rentre au même moment dans la cour nous lui demandons donc, il ne parle pas anglais mais comprend, il va voir à l’intérieur pour demander. Ce sont de longues minutes d’attente pour enfin entendre de la bouche du grand frère : « OK ! »C’est alors que toute la famille vient nous voir, plusieurs générations vivent sous le même toit, plus précisément deux familles celle du jeune homme qui nous a dit oui et la famille de sa femme. Nous installons la tente sous le porche, c’est mieux si il pleut. Puis la grande soeur, Tuyet, qui n’habite pas sous le même toit est très contente de venir à notre rencontre. C’est elle qui nous emmène faire un tour du village, nous présente au passants puis à ses enfants et nous invite dans sa maison. Elle parle un petit peu anglais. Après cette ballade nous mangeons à la même table que les deux familles, nous sommes 11. Ils nous trouvent trop maigres donc nous resservent en permanence ! Par la suite Tuyet et le plus jeune de la famille nous emmène en scooter dans le village voisin pour boire un jus de canne et manger des cacahuètes, c’est une fête foraine. En rentrant nous passons encore quelques heures sur la terrasse, même si nous ne comprenons pas tout ce qu’ils disent nous occupons la plus part des conversations. Le lendemain la mère est allée chercher des Banh Mi (sandwich vietnamien) pour nous en guise de petit déjeuner et bien sûr une tasse de café vietnamien vient en accompagnement.

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Le temps passe vite comme on dit, nous arrivons le 11 juin à Nha trang, d’où nous décidons de prendre un autre train pour faire les derniers 300 kms qui nous séparent de Ho chi minh ville. La soeur d’une amie de la grand-mère de Aude nous y attend, nous allons donc passer nos derniers jours vietnamiens en charmante compagnie.

Qui a dit que nous n’allons plus monter sur notre vélo ? Un pont s’est écroulé donc finalement nous devons nous arrêter à 40 kms de notre but et enfourcher nos vélos après une arrivée à 2h du matin à Bien Hoà, le personnel qui n’a pas voulu nous rendre notre vélo, on a du attendre 7 h du matin pour décoller de la gare. Nous arrivons sans mal à Saigon accueilli par deux grands sourires. Nhung nous souhaite la bienvenue, elle vit avec sa cousine. Nous passons superbes journées à Ho Chi Minh ville en compagnie de Nhung qui nous fait encore découvrir chaque jour de nouveaux mets vietnamien. Nous pouvons ainsi nous reposer mais aussi se préparer pour notre vol dans les meilleurs conditions. Le fils de sa belle-soeur Milo nous fait une visite de la ville en passant par le musée de la guerre, le palais de l’indépendance et des marchés plus surprenants les uns que les autres. Nous les remercions donc pour tout ceci et de nous avoir permis de découvrir une petite entreprise textile familiale de l’assemblage des tissus à la sérigraphie des vêtements. Un grand merci à Nhung, sa cousine et Milo.

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Il est temps pour nous de nous tourner vers l’Europe, nous avons hâte mais évidemment après 5 mois passés en Asie nous avons un sentiment étrange, mais heureux d’avoir pu vivre toute ses bonnes aventures ! Et surtout tant de choses à vivre encore …

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3 Comments

  1. Une fois de plus un superbe récit qu’on dévore. Des aventures palpitantes, de riches rencontres ! Un bon complément à votre vidéo;

  2. Christine Ozeel

    Beaucoup de péripéties toutes plus enrichissantes les unes que les autres. Que de souvenirs emmagasinés, qui vous aideront dans votre vie future. Profitez bien de tous ces moments. À suivre l’aventure en Europe

  3. Que d’aventures… Que d’aventures…!!! Votre dernière partie nous a semblé très mouvementé avec des hauts et des bas. A chaque fois notre cœur se serre mais finalement, comme dit l’expression, tout est bien qui finit bien, ouf! 🙂
    Quel courage, quelle ténacité, vous avez du mérite!

    Nous attendons avec impatience, la suite sur le sol européen

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